La jonction s’est faite en fin d’année dernière. La digue d’enclôture qui avançait pas à pas dans la rade depuis 18 mois est venue au contact du nouveau quai EMR. Les deux ouvrages dessinent maintenant une vaste « cuvette » remplie d’eau de mer dont le niveau varie au gré des marées.
Plus pour très longtemps.
Les opérations de remblaiement démarreront en octobre 2019 avec le dragage. Elles se poursuivront jusqu’en avril 2020. Une deuxième saison de dragage (hiver 2020-2021) sera nécessaire pour combler le casier avec 1 million de m3 de sédiments marins, dragués au pied du nouveau quai et dans les chenaux d’accès du port.
Côté digue
Longue de 900m sur 12m de hauteur, la digue est constituée d’une succession d’alvéoles métalliques circulaires, les gabions. Très
exactement l’ossature de l’ouvrage est constituée de 26 de ces tonneaux métalliques. Véritable défi technique, sa construction a nécessité de drainer une épaisse couche de vase à ses pieds. «À l’automne 2018, un aléa géotechnique a ralenti un peu les travaux, relate Yannick Fagon, directeur technique des opérations pour la Région Bretagne. Nous avons rencontré une vallée sous-marine à 30 m de profondeur. Il a fallu adapter les dimensions de trois gabions pour franchir cette brèche dans les fonds rocheux». Le prolongé en arrière d’une plateforme de manutention de démarrage du début des opérations de dragage à l’automne sera sans conséquence sur la date de livraison du polder. Côté rade, la digue commence à être protégée par des enrochements. Des cuvettes retiendront l’eau à marée basse pour aider au développement de la flore et de la faune. Ultérieurement, le sentier côtier prévu au titre des aménagements paysagers du polder s’avancera sur les 400 premiers mètres de la digue. Il offrira aux promeneurs une vue imprenable sur le goulet et la presqu’île de Crozon.
Côté quai
Le nouveau quai mesure 400 m. Il est constitué d’un assemblage de pieux et de planches métalliques. Il est 100 m de large. L’ouvrage de haute résistance a été conçu pour accueillir les grues qui déplaceront les charges très lourdes des colis EMR. « Toute la difficulté du projet consistait à construire ce terre-plein d’une solidité sans comparaison dans le port de Brest sur un site de vases compressibles, peu propice à ce genre de chantier à première vue ». Environ 120 000 m3 de sable ont été acheminés depuis Noirmoutier jusqu’à Brest par deux navires-sablier pendant deux mois afin de remplir la plateforme. Pendant un an, la plateforme sera recouverte de monticules de terre pour accélérer les tassements. Une fois le sol stabilisé, et les travaux de voirie du bord quai réalisés, l’exploitation pourra commencer en 2020.