Le port de Brest change déjà de visage. Derrière une longue rangée de palissades, les grandes manœuvres ont débuté. Les ouvriers sont au travail. Un ballet de camions et de pelles se déroule. Le chantier est interdit au public pour des raisons de sécurité. Mais que se passe‑t‑il au juste ?
Un polder à stabiliser
À l’entrée du site, une base vie a été installée début décembre. Des vestiaires, des réfectoires, des bureaux et des salles de réunion ont été aménagés dans une centaine de bungalows, afin d’offrir des conditions de travail optimales aux compagnons et à l’encadrement des entreprises mobilisées sur le chantier.
Chaque jour, environ 150 personnes en moyenne interviendront à terre ou en mer jusqu’à la fin des travaux.
Les entreprises de travaux publics (Lagadec TP, Charier TP, Marc SA, Inclusol) stabilisent actuellement les terre‑pleins. Le site doit être suffisamment solide pour supporter des charges lourdes comme les fondations d’éoliennes, qui atteignent, à l’unité, 800 tonnes. Cette consolidation des sols du polder actuel (25 ha) est obtenue par le déplacement de terres et la pose d’un système de drainage vertical. Les voiries de chantier, les voiries définitives et la pose des réseaux (électricité, eau potable et eaux pluviales) sont également en cours (Colas, SPAC, Bouygues Énergies et services), tout comme la réalisation de traitement des eaux pluviales et de génie civil associé (Marc SA, Charier GC, Lagadec TP).
Demain, le quai et la digue
Côté mer, les travaux se précisent également. Fin janvier, la Région a fait connaître les entreprises retenues pour les deux premiers lots de travaux maritimes. Les opérations, réputées techniques, se dérouleront jusqu’en 2019 et promettent d’être spectaculaires.
La construction du quai et de sa plateforme arrière sera assurée par le groupement EMCC, Vinci Construction, Ménard Agence Ouest, Société de dragage international, IDRA Environnement et GTM Ouest. Les travaux porteront sur la création d’un quai (350 m de longueur utile) d’une résistance adaptée aux colis très lourds. Il sera associé à une plateforme de manutention de 4 ha, connectée aux terre‑pleins portuaires.
La construction de la digue d’enclôture sera réalisée par le groupement Bouygues TP RF, Liziard, Pigeon Bretagne Sud et STPA SAS.
La digue (900 m), une fois reliée au quai, permettra de constituer le casier où seront stockés les sédiments marins issus des dragages des chenaux d’accès aux quais du port.
Ces nouvelles surfaces gagnées sur la mer constitueront un nouveau polder (14 ha), dont l’aménagement est prévu dans une seconde phase de travaux à partir de 2020.
À savoir En vidéo : le port de Brest évolue